Le 15 octobre 2025, de nombreuses entreprises se sont retrouvées au Verso Victoire à Paris pour une matinée organisée par Citeo Pro. Un temps pour décrypter collectivement la future REP Emballages professionnels qui doit entrer en vigueur début 2026 et qui concernera plus d’1,7 million d’entreprises françaises.
Cette rencontre a permis d’échanger sur les enjeux de la nouvelle filière et de partager les premières bonnes pratiques.
Avancer pas à pas dans un contexte réglementaire dense
Julien Dubourg, président exécutif de Citeo Pro, ouvre la matinée avec franchise : « Oui, l’arrivée de cette REP va être complexe. Oui, c’est une charge administrative supplémentaire ». Le contexte est dense, avec notamment l’entrée en vigueur du PPWR (règlement européen sur les emballages) également prévue en 2026. Pour autant, la REP demeure l’outil le plus efficace pour réduire collectivement l’impact environnemental des emballages.
Filiale de Citeo, Citeo Pro se consacre aux emballages professionnels avec sa propre gouvernance. L’éco-organisme opère depuis presque deux ans sur les emballages de la restauration, qui relèvent déjà de la catégorie des emballages professionnels, et candidate aujourd’hui à l’agrément pour tous les emballages professionnels, dont la délivrance est espérée d’ici fin 2025.
Son approche : trouver le juste équilibre dans le financement, collaborer avec des partenaires français et européens, et surtout intervenir là où c’est nécessaire sans bouleverser ce qui fonctionne déjà.
« On va apprendre en marchant, porter les projets, les conduire et les faire aboutir. Je crois que c’est là notre force ».
Julien Dubourg, Président exécutif Citeo Pro
Rappeler les éléments constitutifs de la filière emballages pro
L’interview entre Domitille Derennes, responsable développement commercial chez Citeo Pro, et Pauline Balaire, conseillère affaires publiques du Groupe Citeo, a lancé les discussions sur les évolutions à venir.
Définitions et rôle dans la nouvelle filière Emballages pro
La responsabilité élargie des producteurs est une déclinaison du principe pollueur-payeur qui permet de mutualiser les responsabilités des metteurs en marché pour atteindre les objectifs 3R (réduction, réemploi, recyclage).
Cinq catégories d’emballages pourraient entrer dans le périmètre selon le projet d’arrêté : emballages spécifiques gros volume, emballages de transport, emballages groupés hors multipack, emballages de vente et emballages en verre. La distinction entre emballages ménagers et professionnels se fait selon la nature du produit emballé ou sur des seuils de poids, volume, quantité ou puissance.
Qui doit éco-contribuer ?
Pour les emballages de transport : fabricants, importateurs et distributeurs d’emballages.
Pour les emballages de vente et de regroupement : fabricants, importateurs et distributeurs du produit emballé.
Côté recyclage, la nouvelle REP n’annonce pas de grand bouleversement. L’éco-organisme soutiendra le détenteur indirectement via l’opérateur, avec un barème aval par matériau. L’intervention sera ciblée là où il faut chercher la performance autour de trois leviers :
l’éco-conception pour améliorer la recyclabilité,
les bons gestes de tri par la sensibilisation,
le soutien financier de la REP.
Côté réemploi, la traçabilité sera clé afin d’en mesurer l’efficacité. Il sera indispensable de créer des synergies en identifiant notamment les bons partenaires. Les éco-organismes devront favoriser un accompagnement financier et humain, avec une forte dimension pédagogique.
Contribution et coût de la REP Emballages pro
Le cahier des charges encadre l’éco-contribution. Celle-ci permet de financer la traçabilité, la R&D, la lutte contre les dépôts sauvages, la sensibilisation, le soutien au recyclage, le réemploi, la réduction, l’éco-conception et les frais de structure.
Le coût de la REP n’est pas encore connu. Citeo Pro prône le calcul d’un bon ratio coût-performance et une approche pragmatique. Il faut garder en tête qu’une entreprise achètera une solution globale (production, lavage, réemploi, recyclage) là où c’est économiquement pertinent en faveur d’un impact environnemental réduit.
Comment se préparer à 2026 ?
D’abord en recensant les emballages professionnels dans les entreprises.
Pour cela, Citeo Pro développe une méthodologie dédiée et invite les entreprises à poser leurs questions dès maintenant pour comprendre les subtilités des textes en consultation.
Échanger & co-construire : ce qu’il faut retenir de cette matinée
Les échanges ont témoigné d’un besoin urgent de concret et de lisibilité. Qui contribue vraiment ? Comment les donneurs d’ordre sont-ils identifiés ? Quels choix stratégiques pour les fabricants ? Comment anticiper les budgets ? Les discussions ont été riches et constructives. Deux tables rondes ont complété le programme : l’une sur le réemploi et la standardisation, l’autre sur la gestion des emballages professionnels.
La REP Emballages professionnels est une filière qui se construit collectivement, pas à pas. Au village des solutions, les échanges se sont poursuivis avec les entreprises 3R Corplex, Ecklo et Pandobac ainsi qu’avec les équipes de Citeo Pro. Derrière les enjeux réglementaires, c’est une communauté d’acteurs qui se structure pour 2026.
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