Le principe de Responsabilité Élargie du Producteur (REP) a été défini par le Code de l’Environnement en 1992, sur le principe du « pollueur-payeur » : toutes les entreprises qui mettent certaines catégories de produits sur le marché sont tenues d’en financer la fin de vie, c’est-à-dire la gestion des déchets issus de ces mêmes produits. Il existe actuellement 25 filières REP en France (ex : textiles, déchets électriques, médicaments, piles…). Pour en savoir plus sur les filières REP, vous pouvez consulter la fiche réalisée par le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires.
En France, il est possible pour chaque entreprise de mettre en place un système individualisé, validé par les pouvoirs publics, de collecte, de tri et de revalorisation des emballages mis sur le marché. Mais l’ensemble des entreprises ont choisi depuis la création de la REP de mutualiser leurs efforts en adhérant auprès d’un éco-organisme agréé, à but non lucratif, afin de lui déléguer 100% de leur obligation.
L’éco-organisme collecte auprès de ses clients une contribution financière qui sert ensuite notamment à financer le dispositif global de collecte, de tri et de recyclage à l’échelle nationale.
Dans le cadre de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) et en cohérence avec la directive européenne 94/62/CE, cette responsabilité a été étendue aux emballages professionnels : tous les emballages servant à commercialiser des produits consommés ou utilisés par des professionnels et qui ne sont pas déjà couverts par la REP des emballages ménagers.
La mise en place de cette nouvelle filière REP est prévue en deux temps :
FAQ
Foire aux questions
Périmètre de la REP des emballages professionnels
La Responsabilité Élargie du Producteur (REP) des emballages professionnels s’applique à toute entité considérée comme « metteur en marché » selon les critères définis par le projet de décret (en attente du décret définitif)
Ce projet de décret, propose une mise à jour du code de l’environnement et de la définition du producteur au sens de la REP, comme étant :
« Tout fabricant, importateur ou distributeur qui, quelle que soit la technique de vente utilisée, y compris au moyen de contrats à distance, est soit :
a) Établi sur le territoire national et met pour la première fois à disposition sur le territoire national un emballage de transport, un emballage de service, y compris un emballage de service réemployable, ou un emballage de production primaire ;
b) Établi sur le territoire national et met pour la première fois à disposition sur le territoire national des produits emballés dans un emballage autre que ceux cités au point a) ;
c) Établi dans un autre État membre que le territoire national ou dans un pays ers et met pour la première fois à disposition un emballage de transport, un emballage de service, y compris un emballage de service réemployable, ou un emballage de produc on primaire ou des produits emballés dans un emballage autre que ceux visés plus haut sur le territoire national, directement aux utilisateurs finaux ;
d) Établi sur le territoire national et déballe les produits emballés sans être l’utilisateur final, sauf si une autre personne est le producteur conformément aux points a) à c) »
NB : Cette définition est en cours de révision par les pouvoirs publics et pourrait évoluer lors de la publication du décret final.
Cas particuliers et situations concrètes
Sous-traitance et logistique
Flux et transferts
Cas des déchets déjà gérés
Les emballages dits « professionnels » sont ceux qui ne relèvent ni de la REP des emballages ménagers, ni d’une autre filière REP ou accord volontaire intégrant des emballages (produits chimiques, PMCB, agrofourniture), et qui ne peuvent être assimilés à des emballages ménagers.
En effet, les emballages utilisés à la fois par les ménages et les professionnels sont dits « mixtes » et relèvent de la REP des emballages ménagers. Un arrêté précisera la liste, selon des critères de contenance, de circuit de distribution ou de type d’emballage ou de produit.
Le projet de décret prévoit de supprimer les anciennes notions d’emballages primaires, secondaires et tertiaires, désormais remplacées par les typologies suivantes :
Cas spécifiques
Les premiers mois d’application du principe de REP aux emballages de la restauration ayant mis en lumière des problématiques de frontière entre les différentes REP emballages, tout particulièrement avec les autres emballages professionnels, le projet de décret propose la « fusion » des catégories des emballages de la restauration et des emballages dits industriels et commerciaux, formant alors une unique catégorie pour tous les emballages dits « professionnels ».
Adhésion
À date, le projet de décret précise qu’il y aura une fusion entre la REP des emballages industriels et commerciaux et celle des emballages de la restauration pour former la REP des emballages professionnels, pour laquelle Citeo Pro se porte candidat.
En termes de déclaration, il y aura une mise à jour du contrat des adhérents actuels à la REP des emballages de la restauration chez Citeo Pro, pour pouvoir répondre à la nouvelle REP des emballages professionnels. Comme pour tout contrat, il est possible de communiquer son refus dans le temps réservé.
Déclaration de vos emballages professionnels
Calendrier réglementaire à venir
Un premier projet de décret instaurant la filière REP des emballages professionnels a déjà été publié, mais le décret définitif est toujours attendu. Par ailleurs, nous sommes également en attente de la publication d’un projet de cahier des charges, qui viendra détailler les obligations, les objectifs, et les modalités de fonctionnement de cette filière. Une fois ces textes officiels disponibles, les éco-organismes intéressés pourront soumettre leur candidature pour obtenir un agrément. Ils devraient être publiés à la fin du 1er semestre 2025.
Initialement prévue pour janvier 2025, le lancement de la REP devrait être décaler à début 2026.
Rétroactivité et contributions financières
À ce stade, aucune mention officielle de rétroactivité n’a été faite par les pouvoirs publics mais par analogie à la REP des emballages de la restauration, il n’y avait pas eu de rétroactivité. Il semblerait juridiquement complexe pour les pouvoirs publics de mettre en place une rétroactivité : un éco-organisme ne peut réclamer de contributions pour une période précédant son agrément.
À ce jour, les modalités déclaratives ne sont pas encore définies. Il est possible que la déclaration se fasse :
Même si ce sont les tonnes par matériau qui sont demandées (granularité proche de celle de l’emballage ménager), il sera nécessaire de connaître le nombre d’unités pour calculer les tonnes mises en marché.
Le niveau de détail exigé dépendra des éléments à venir dans le cahier des charges, notamment :
Les données permettront notamment d’évaluer l’atteinte des objectifs fixés par les pouvoirs publics.
La traçabilité des emballages réemployés et des déchets d’emballages est un enjeu majeur de la REP des emballages professionnels. Elle permettra d’avoir une meilleure visibilité sur les performances de réemploi et de recyclage, et ainsi déployer des plans d’action ciblés sur les secteurs où les marges de progression sont les plus forts.
Dans le cadre d’une REP financière, modalité vers laquelle tend la REP des emballages professionnels, les outils de traçabilité permettant les remontées d’informations sur les emballages réemployés et recyclés seront essentielles pour le versement de soutien.
À date, les premières orientations dont nous avons eu connaissance font état d’un système de traçabilité commun à tous les éco-organismes dans lequel les détenteurs de déchets et/ou les opérateurs déclareraient les tonnes d’emballages réemployés et de déchets gérés.
REP des emballages professionnels : ce que ça implique pour vous
Avec la mise en place de la filière REP des emballages professionnels, en tant que metteur en marché, vous êtes responsable de la bonne gestion de fin de vie de votre emballage. La REP des emballages professionnels fixe des objectifs et des obligations de réduction, réemploi et recyclage à atteindre. Pour être en conformité, vous pouvez adhérer à un éco-organisme agréé sur cette REP, déclarer les emballages professionnels mis en marché et payez la contribution fixé par l’éco-organisme. Citeo Pro fait partie des éco-organismes candidats à la gestion de cette nouvelle filière REP.
Si vous ne souhaitez pas rejoindre un éco-organisme, vous pouvez avoir un système individuel. Dans ce cas, le producteur assure lui-même ses obligations de REP via la mise en place d’une filière de collecte et de traitement de produits qu’il met sur le marché. Le système individuel est agréé par l’État.
Même si vous disposez d’un système efficace de reprise totale ou partielle de vos emballages, vous restez concerné par la REP des emballages professionnels. Voici ce qu’il faut savoir :
Les objectifs du décret 3R s’appliquent de manière globale à l’ensemble des emballages en plastique à usage unique. À ce titre, l’atteinte des objectifs peut être permis par l’ensemble des emballages. Néanmoins, les obligations liées à la mise en place de plan de prévention et d’éco-conception ou les objectifs de réemploi sont quant à eux des obligations liées aux typologies d’emballages (professionnels ou ménagers). L’atteinte des objectifs fixés sur les emballages professionnels ne permettent pas d’atteindre les objectifs sur les emballages ménagers.
En qualité de metteur sur le marché, vous devrez tenir une comptabilité de vos emballages mis sur le marché car elle sera la base de votre déclaration pour les éco-contribution à la filière REP.
En qualité de détenteur de déchet et en vue d’obtenir les potentiels soutiens de la REP, une comptabilité des emballages reçus et gérés vous sera demandé à vous ou votre opérateur de collecte.
Réemploi
La loi AGEC (article 67) impose des objectifs de réemploi pour tous les types d’emballages (de vente, de regroupement, de transport), dont vous trouverez les détail ici.

Le cadre règlementaire définit des objectifs annuels de mises en marché d’emballages réemployés à atteindre par les producteurs (de plus de 10 000 unités de ventes annuelles) :
Un emballage peut être dit réemployable ou rechargeable s’il a été conçu, créé, et mis sur le marché, pour accomplir pendant son cycle de vie, plusieurs trajets ou rotations, en étant rempli à nouveau, ou réutilisé pour un usage identique à celui pour lequel il a été conçu.
Un emballage réemployé est un emballage faisant l’objet d’au moins une deuxième utilisation pour un usage de même nature que celui pour lequel il a été conçu, et dont le réemploi est organisé par ou pour le compte du producteur. Un emballage réemployé doit être recyclable.
*de plus de 10 000 unités de ventes.
Selon les critères définis par le projet de décret en cours de finalisation, le metteur en marché est celui qui met pour la première fois à disposition sur le territoire national un emballage ou produit emballé. En cas de réemploi d’un emballage, il n’est pas considéré comme metteur en marché mais doit déclarer les emballages qu’il réemploi pour assurer leur bonne comptabilisation.
Pour qu’un emballage soit considéré comme réemployé :
Les emballages professionnels les plus fréquemment réemployés sont : les palettes, les caisses et casiers, les fûts ou encore les IBC.
Dès lors que vos emballages répondent à la définition des emballages professionnels (cf. plus haut) associé cette REP, qu’ils soient réemployables ou en usage unique, vous êtes alors concernés par cette REP.
Des obligations de mise sur le marché d’emballages réemployés sont fixées à tout producteur mettant sur le marché au moins 10 000 unités de produits emballés par an. Tous les producteurs concernés doivent communiquer annuellement leurs données d’emballages, et ce dès 2024 . Aucun éco-organisme n’étant alors agréé sur la REP des emballages professionnels, l’Observatoire du réemploi et de la réutilisation piloté par l’ADEME a mis en place une solution transitoire en 2025 pour collecter les données d’emballages professionnels des producteurs. Dès le lancement de la REP en 2026, vous devrez déclarer ces données auprès de l’éco-organisme chez lequel vous contribuez.
Différents systèmes de traçabilité existent : une comptabilisation à la main à travers différents documents tels que des bons de commande / livraison ou une comptabilisation automatisé à l’aide d’un système de traçabilité IT (support de traçabilité, plateforme IT, scan, etc.).
Autre
L’obligation de mise en place d’une REP à l’échelle européenne est antérieure au Packaging and Packaging Waste Regulation (PPWR). Conformément à la directive emballage, l’ensemble des États membres devaient mettre en place une REP pour le territoire européen à compter du 1er janvier 2025.
« 2. Les États membres veillent à ce que, au plus tard le 31 décembre 2024, des régimes de responsabilité élargie des producteurs soient mis en place pour tous les emballages conformément aux articles 8 et 8 bis de la directive 2008/98/CE. »
À cet effet, l’ensemble des États membres devaient avoir instaurer une REP pour les emballages ménagers comme professionnels au plus tard le 31 décembre 2024.
À ce titre, la loi AGEC est venue transposer cette disposition en instaurant à titre obligatoire la REP des emballages industriels et commerciaux à compter du 1er janvier 2025 (décalée à janvier 2026)
En pratique, conformément à l’obligation européenne, la REP des emballage professionnelle doit encore être déployée en Allemagne, en Espagne et au Danemark.
Les dispositions de l’article L.541-9-3 du code de l’environnement prévoit une obligation de marquage harmonisé pour les emballages à destination des ménage. Le Packaging and Packaging Waste Regulation (PPWR) prévoit également l’harmonisation d’un marquage pour les citoyens. À ce titre, à moins d’ajout d’une disposition légale français, il ne semble pas qu’il y aura un marquage spécifique pour les emballages professionnels.